Parc Zoologique de Paris, 18.04.16
© Danièle Momont
Joëlle me montre, dans Salomon
et la reine de Saba, la scène où dans le désert chauffé à blanc les soldats
israélites, inférieurs en nombre à ceux de Pharaon, brandissent leurs boucliers
astiqués face au soleil & ceux-ci qui les chargent : éblouis, les
auriges sur leur char, les cavaliers et leurs chevaux, les fantassins, tous
aveuglés se ruent vers le gouffre qu’ils n’ont pas repéré, y dégringolent comme
en pluie. Le tonnerre des sabots, l’énormité de la cataracte glatissante, le rush égyptien dans la
poussière levée, le choquement des matériels ébahissent. D’une sidération
l’autre me revient en mémoire le pré-générique de Mars Attacks!, son long fleuve de bétail dont le dos est en feu. Je
pense encore à la Marie-Antoinette de
Sofia Coppola, le soir où parmi les torches chuchotant mangeant l’air, la
reine, à son balcon, devant les sans-culottes, s’incline avec lenteur en
écartant les bras, suscitant le silence hors ce soufflement des flambeaux.
Quelquefois, la joue contre son crâne & le bras sur son ventre, je me demande à l’aube si quand je la perdrai (la perte alors ne fait à mes yeux aucun doute), je l’aimerai encore, ou si j’aurai cessé avant. D’autres fois je ne pense à rien, je jouis du moment dans le demi-jour.
« Ah on était bien à Venise… »
Quelquefois, la joue contre son crâne & le bras sur son ventre, je me demande à l’aube si quand je la perdrai (la perte alors ne fait à mes yeux aucun doute), je l’aimerai encore, ou si j’aurai cessé avant. D’autres fois je ne pense à rien, je jouis du moment dans le demi-jour.
« Ah on était bien à Venise… »
« Quand tu souris comme ça je craque. »
Tremblement de terre au Japon : le toit des temples affaissés, comme des raies sur le sable.
Journal de bord 19.04.16
Tremblement de terre au Japon : le toit des temples affaissés, comme des raies sur le sable.
Journal de bord 19.04.16
prise de sang (& Joëlle) – petit déjeuner au Caranto –
quelques courses – travaillé – déjeuner (porc froid, salade d’endives,
fromage blanc, banane) – travaillé encore mais sans goût – départ avec Joëlle
vers 17h30 pour un tour du lac Daumesnil, grand soleil mais peu chaud, 3
perruches à collier, entre les arbres la grande roue de la Foire du Trône,
plusieurs manèges à sensations, Power Max, Skyfall, et les cris au loin de qui
s’y risque • à quelques mètres du bord du lac, dans l’eau jusqu’à mi torse, en
salopette de pêche, armé de ce qui semble un bâton, un jeune homme dont on
ignore ce qu’il fait là, sinon qu’il esquisse de droite & de gauche des pas
malhabiles comme dénués de but (je pense au Nom
des gens, que je n’aime pas mais dont m’émeut la scène dans laquelle Arthur
Martin (Jacques Gamblin), ornithologue employé par l’Office français des
épizooties, vêtu ce jour-là d’une salopette identique et mêmement dans l’eau,
apprend au téléphone portable, le cadavre volumineux d’un cygne entre les bras,
le suicide de sa mère) • le soleil dans la figure qui, en éblouissant, rend
peut-être plus sensible au son des chaussures de sport des joggeurs sur la
piste sablée, sur les îles de Bercy & Reuilly des paons braillent, des
cygnes trompettent, il glisse des barques tout autour – retour vers 19 heures –
commandé en ligne un bouquet de fleurs pour l’anniversaire de ma mère (demain)
– dîner (saumon fumé, sucrines, fromage) – revu à la télévision, pour
la énième fois Le goût des autres,
qui d’abord comme à l’accoutumée nous accable, puis nous déride, à tout coup
nous séduit – lu Dalva
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