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10.10.16 – journal

Marché aux puces de Saint-Ouen, 08.10.16
© Danièle Momont

Hélène Cixous, interrogée sur les derniers jours du centre universitaire expérimental de Vincennes et le déménagement à Saint-Denis, dit on nous a déplacés comme on déplace aujourd'hui ceux qui vivent dans des campements. Deux Africains nus, hors le cache-sexe, arc au dos, cheminent sur la crête d'une dune. La dune est d'un brun de cannelle, le ciel cobalt, contre lequel les deux garçons se détachent. C'est un cliché. Suit le plan rapproché d'une vipère à cornes. « Enfant, ma mère me surnommait parfois Édouard le bâton, parce que je passais mes journées à la campagne avec un morceau de bois, plus tard, lorsque je suis devenu turbulent, elle m'a appelé le Bâton merdeux, puis, plus simplement, la Merde. » Joëlle se souvient d'avoir peut-être acheté, dans le souk du centre universitaire expérimental de Vincennes, un sac genre indien. On soupire beaucoup ces temps-ci. Je préfère, à mes souvenirs de classe de neige, les trois premiers quarts environ de Rien que pour vos yeux. Du rêve de la nuit dernière ne me reste que le mot vétilleux. Un jeune menuisier de Villiers-sur-Marne, qui parce qu'il possède une camionnette peut se rendre au centre universitaire expérimental de Vincennes pour y draguer une étudiante, découvre un cours d'histoire, se pique au jeu. Il est aujourd'hui titulaire de la chaire Jean Monnet d'histoire de la construction européenne. Aux Puces de Saint-Ouen une antiquaire dit à une autre il est pas frais mais il est pas mort. « dimanche lourd couvercle sur le bouillonnement du sang / hebdomadaire poids accroupi sur ses muscles / tombé à l’intérieur de soi-même retrouvé »

Références : Vincennes, l’université perdue (réalisatrice Virginie Linhart) — 360° – Géo (émission de télévision) — Édouard Levé, Autoportrait — Tristan Tzara, L’Homme approximatif 

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