atelier, journal, fragments, notes, etc.

29.04.16 (bis) – journal

Auzouville-sur-Ry, 20.01.16
© Danièle Momont

Tâcher autant que faire se peut de n’être pas toujours propre & bien repassé.

Dans la salle d’attente du Dr. P., la tête d’un platane, l’été surtout quand elle enfle, ne songe qu’à y pénétrer, par la fenêtre. Pour le moment les feuilles sont rares, ce sont de petites feuilles alternes croissant avec tact, ténues & vertes avec sobriété – ici et là demeurent, quoique brunes et racornies, ce qu’Handke à plusieurs reprises évoque, les nommant, dans la traduction française, boules de semence. L’été, quand la tête de l’arbre bouffe, il s’y loge des ramiers à la succulence un peu grosse, dès lors la lourde tête soufflée se change en chou farci. Sur le bras du feu rouge aujourd’hui : une profusion de fientes sèches, signe qu’à son aplomb se trouvait l’an dernier un nid – et qu’accessoirement la voirie d’ici s’élève peu, ou peu souvent.
(dans la nuit j’entends, à la radio, Antoine Compagnon causer de voirie au XIXe, la voirie pousse un sombre ouragan dans l’air silencieux)

« Nous [avons] de la chance de posséder le temps et les horloges car sans eux tous les événements du monde se télescoperaient. » (Jim Harrison, Dalva)

Journal de bord 20.04.16
je souhaite par téléphone son quatre-vingt-huitième anniversaire à ma mère (le bouquet arrivera en début d’après-midi, chut) – travaillé – déjeuner (maquereaux, haricots verts en salade, fromage blanc, banane) – dans l’après-midi l’écriture • Joëlle à 16 heures chez les D., que je ne connais pas, dont elle me dit qu’ils occupent, dans un quartier chic (autrefois elle les visitait ailleurs), un vaste appartement, ajoutant que j’aurais aimé entendre craquer leur parquet (pour nous, crainte en tout cas que moi je m’asphyxie, qu’il me vienne au visage un teint de chlorotique – quand de nous deux c’est moi qui sors le moins –, Joëlle rêve d’amples lieux, de déblaiements radicaux (en dépit quelquefois de ruades, moi je fais mon nid dans ce profus que j’ai appris à aimer puisqu’il est sien)) – dîner (soupe de poissons, fromage, orange) – mise en ligne du premier texte d’EST-CE CELA QUE L’ON FAIT QUAND IL PLEUT ? – travaillé pour la Suisse – lu Dalva

Journal de bord 21.04.16
à onze heures dans le cabinet du Dr. P., en main mes résultats d’analyse sanguine (le petit plaisir de l’entendre dauber les sportifs, elle exècre le sport, conchie les joggeurs du lac qui se démolissent les genoux ; y’a un dieu) • Joëlle prend ma suite, je lis Dalva dans la salle d’attente, soleil ou à peu près – déjeuner à La Pagnotta (linguine alle vongole, tiramisu/sorbet), façon de railler avant les choses sérieuses la pointe de cholestérol – quelques courses – librairie (95 poèmes de Cummings, Magie industrielle (Patrice Blouin chez hélium (sur l’unique foi du prière d’insérer & parce que j’ai aimé dans la même constellation le Didier da Silva)), de Malaparte Kaputt) – dîner (pavé de thon, sucrine, fromage, les premières fraises de notre année) – podcast Roubaud (chez Trapenard, dont l’imminente émission littéraire sur Canal fait causer, du moins pour son titre (21 cm)), je viens d’apprendre avec joie la sortie ce jour de Poétique. Remarques – on annonce tard la mort de Prince – lu Dalva

Aucun commentaire: